V . PRESENTATION DU PROJET
MGV
Le projet MGV
utilise des compétences de nombreux domaines d’expertise
au travers de ses activités de mesures diverses. En effet,
le MGV, rame TGV
complète, composée de huit voitures et de deux motrices,
transformée en outil de mesures reprend quatre domaines de
l’Infrastructure : les voies, la signalisation,
les caténaires et les
télécommunications. Aux systèmes et capteurs
novateurs – vitesse de 320 km/h -, s’ajoutent des éléments
complémentaires tels que l’informatique embarquée
destinée à la gestion des données et au déploiement
de la rame.
La rame MGV représente
un investissement de 33,5 millions d’euros répartis sur
différents lots, correspondant à l’acquisition,
l’aménagement et l’intégration des équipements.
5.1.
Les engins de surveillance existant
Aujourd’hui, plusieurs engins équipés
de systèmes de mesures effectuent des tournées sur
les infrastructures ferroviaires afin d'assurer la détection
des points susceptibles de compromettre la sécurité
et la régularité de la circulation ainsi que le confort
des voyageurs.
A l'heure actuelle, chacun de ces engins contrôle un type
d'installations bien particulier : les voitures ‘Mauzin’
qualifient la géométrie de la voie. Les voitures ‘Hélène’
et ‘IES’, quant à elles, contrôlent les
installations de signalisation
et de télécommunications appartenant à la SNCF.
Ces voitures circulent à des vitesses ne dépassant
pas 160 ou 200 km/h.
Un seul de ces véhicules, la voiture ‘Mélusine’,
peut rouler à 320 km/h. Cette voiture contrôle les
interactions véhicule-voie sur les lignes à grande
vitesse (mesures d’accélération à vitesse
de ligne). Il s'agit d'une remorque TGV
instrumentée et insérée dans une rame complète
de TGV classique de manière
à reproduire la dynamique d'une circulation normale sur la
voie.
Ces voitures utilisent de nombreux sillons
(un sillon correspond à
un trajet de train planifié à vitesse maximale de
ligne) sur des lignes déjà saturées ou circulent
à des heures nocturnes empêchant alors les techniciens
de maintenance de travailler sur les voies empruntées. On
comprend alors l'intérêt de la mise en place d’un
seul et unique outil rapide et capable de valider la circulation
sur les voies à grande vitesse.
5.2. Le besoin
Dans le cadre de sa mission
de gérant des infrastructures, la SNCF
souhaite mettre en place une politique de maintenance préventive
puis prédictive pour, d’une part, optimiser les opérations
d’entretien pour en réduire le coût sans nuire
à la sécurité des circulations et, d’autre
part, améliorer le confort ainsi que la régularité
en réduisant le nombre d’incidents. Une des voies envisageables
est d’améliorer la qualité et d’augmenter
la fréquence des auscultations par les engins de surveillance.
Par ailleurs, la quasi-saturation
de certaines portions du réseau nécessite de limiter
le nombre de sillons affectés
aux engins de contrôle des installations pour ne pas empiéter
sur les intervalles dévolus à la maintenance.
Enfin, les engins de contrôle disponibles
ne permettent pas de répondre à l’extension
du réseau ferré à grande vitesse (ligne du
TGV Est).
Dans ce contexte, l’Infrastructure
a commandité le projet "Mesures à Grande Vitesse"
(MGV), rame TGV
dédiée à la mesure en vitesse de ligne - jusqu’à
320 km/h - et fédérant les différents systèmes
de surveillance des installations ferroviaires, actuellement répartis
sur les différents engins des métiers "voie,
signalisation, caténaires
et télécommunications".
IG est en charge de l'étude,
de l'aménagement, de l'équipement et du déploiement
de cette rame. Les objectifs sont d’ausculter bi mensuellement
l’ensemble des lignes à grande vitesse et, trimestriellement,
les voies principales du réseau classique.
Le MGV
doit assurer la mesure et les traitements des données en
temps réel et transmettre, après validation à
bord en temps faiblement différé, ces indicateurs
de l’état et des performances des équipements
"terrain" vers les centres de maintenance au niveau local,
régional et national. Par ailleurs, il est important que
les mesures soient fiables pour garantir la sécurité
tout en limitant les interventions sur le terrain.
5.3. Fonctionnement de la rame MGV
La rame MGV
circulera 48 semaines par an, du lundi au vendredi avec un retour
hebdomadaire vers son atelier de maintenance. La rame de mesures
à grande vitesse inspectera deux fois par mois la totalité
des lignes à grande vitesse et quatre fois par an les principales
lignes classiques.
Pour mener à bien ces missions, l’équipage composé
de 6 spécialistes et d’un chef de bord, disposera des
commodités nécessaires pour parcourir les lignes durant
une semaine de manière autonome. Certains postes sont réservés
aux responsables de la maintenance locale ou à des experts
conduisant des travaux de recherche : mise au point de nouveaux
équipements de mesures ou qualification de matériels
ferroviaires.
A bord, des systèmes de mesures permettront
de mesurer la géométrie de la voie, le comportement
dynamique de la rame, les conditions et la qualité du captage
du courant de la caténaire, la couverture du réseau
des télécommunications de la SNCF,
et de tester le bon fonctionnement des différentes installations
de sécurité. Tous les outils de contrôle seront
reliés à des ordinateurs embarqués qui qualifieront
les installations en fonction de critères préalablement
enregistrés. Des traitements embarqués fourniront
une analyse synthétique de ces données, vérifieront
l'existence de dépassements de seuils critiques et permettront
une visualisation comparative avec la tournée précédente.
Les spécialistes présents à bord feront une
première exploitation des données. Le soir, les constats
seront adressés aux unités de maintenance concernées.
Après une phase de tests, le MGV
effectuera normalement ses premières mesures mi-2005.
5.5. Les systèmes informatiques
à bord du MGV
Le système informatique du MGV
est composé de deux «sous-systèmes» principaux:
le SI-MGV et le SI-AD.
Le SI-MGV (Système Informatique pour le MGV)
est conçu pour la collecte des données issues des
équipements embarqués chargés de faire des
mesures dans les domaines particuliers du contexte ferroviaire évoqués
plus haut (voie, caténaire,
signalisation et télécoms). Il doit aussi permettre
aux utilisateurs à bord de visualiser en temps réel
ces mesures sur leur poste de travail, de les interpréter,
et de réaliser les traitements adéquats.
Le schéma général donné ci dessous montre
la place du système informatique au centre du dispositif
embarqué:

Figure 4: Le SI-MGV
Cependant, les besoins d’informations ne peuvent se réduire
à la gestion des données de mesures, ne serait ce
que parce qu’à bord, des hommes et du matériel
devront cohabiter et c’est là que le SI-AD vient prendre
le relais.
Le SI-AD (Système Informatique d’Archivage Dynamique)
gère tout ce qui ne concerne pas les mesures. Il est en charge
de la gestion de la logistique et de la maintenance de la rame et
des systèmes. Il gère tous les paramètres concourrant
à la bonne réalisation des tournées et permet
d’effectuer des opérations transverses à plusieurs
tournées. C’est un outil d’aide à la décision
et de gestion documentaire. Il prend par ailleurs en charge la mise
à jour des documents et informations utilisés à
bord.
Ces interactions entre les différents systèmes informatiques
sont résumées par le schéma suivant:

Figure 5: Interactions entre les systèmes informatiques
du MGV
|